Les rendez-vous du GRIMP : BEAL

Les rendez-vous du GRIMP : BEAL

Retours d'expérience
Publié le 3 avril 2017





Echange avec Michel BEAL : Président Directeur Général de BEAL

Avril 2017

DECOUVRIR LE HARNAIS SHAOLIN            DECOUVRIR LA CORDE REACTIVE

 

Dumont Sécurité : Pour commencer un peu d’histoire. Pourriez-vous nous parler de l’entreprise BEAL et de ses évolutions ?
Michel Beal : C’est une entreprise créée par mes parents en 1950 mais qui n’avait pas du tout pour objet de faire du matériel de sécurité. A l’époque, ils fabriquaient des lacets, des cordons pour les stores, pour fermer les anoraks… Ce n’est qu’à mon arrivée dans la société en 1975 que l’on s’est mis à la sécurité en commençant par les cordes de montagne. Peu à peu, on a largement évolué en sortant des cordes et en devenant spécialiste de tous les produits de sécurité en hauteur.

 

Dumont Sécurité : Combien de sites de fabrication l’entreprise a-t-elle ?
Michel Beal : On a deux sites de fabrication : un à Vienne dans l’Isère, sud de Lyon, et l’autre à Madagascar. L’usine à Madagascar nous appartient en propre : ce n’est pas de la sous-traitance.

 

Dumont Sécurité :  Chaque site a-t-il une spécialité ?
Michel Beal : On est capable de tout faire sur les deux sites en termes de cordes principalement. On a les mêmes machines : tout est dupliqué d’un côté et de l’autre.
Il n’y a donc pas de spécificités importantes pour chaque site mais quelques particularités. Par exemple, les coutures sont faites à Madagascar, et les produits plus techniques sont fabriqués à Vienne.
Toute la conception/développement est faite à Vienne.

 

Dumont Sécurité : Les produits sont-ils vendus dans une partie du monde spécifique selon leur site de fabrication ?
Michel Beal : Toute la production de Madagascar passe par la France pour vérification. L’ensemble de la production est ainsi regroupée avant commercialisation.

 

BEAL, numéro 1 mondial des cordes dynamiques avec une forte culture de l'innovation.

Dumont Sécurité : Pourriez-vous nous rappeler les particularités de vos procédés de fabrication ?
Michel Beal : Pour les cordes dynamiques, on est n°1 mondial depuis les années 85/86. Notre spécificité pour ces produits concerne les forces de choc plus faibles que nos concurrents, donc une meilleure absorption de l’énergie de la chute pour une meilleure sécurité. Deuxième spécificité : on propose beaucoup d’innovations dans tous nos produits. Parmi ces innovations, on peut parler de l’Unicore. C’est un système qui lie l’âme et la gaine des cordes, qui les rend indissociables. Ce procédé permet de ralentir l’usure de la corde et d’assurer une absence de glissement de gaine.
Le process Unicore s’applique aux cordes statiques et aux cordes dynamiques. Au départ, il était fait uniquement sur les cordes statiques, mais depuis environ 3 ans il est fait sur l’ensemble de la gamme.

 

Dumont Sécurité :  En plus de l’innovation très poussée pour les cordes, comment se traduit l’innovation pour vos différentes gammes ?
Michel Beal : On a développé par exemple sur nos harnais, depuis 2 ou 3 ans, un système qui s’appelle Web Core.
Dans un harnais, la construction classique est d’avoir la résistance assurée soit par des sangles, soit par ce qu’on appelle des biais : ce sont des petites sangles qui entourent la partie confortable du harnais. On a inventé un nouveau système où la résistance est donnée par une sangle très fine mais très large qui occupe la largeur totale de la ceinture et des cuisses du harnais. Cela permet une répartition parfaite de la charge autour des cuisses et des hanches.

 

De fortes relations avec les acteurs du secours

Dumont Sécurité :  Votre engagement dans le monde du sport est reconnu. Entretenez-vous aussi des relations particulières avec les acteurs du secours en hauteur ?
Michel Beal : Oui, on a beaucoup de relations avec les acteurs du secours.
On a développé de nombreux produits, notamment de cordes, ces dernières années, directement pour les groupes de secours, suite à des demandes directes de leur part.
Les cordes développées récemment en lien avec eux sont par exemple la Rescue VLS et la Reactive.

La Rescue VLS (Very Low Stretch) est une corde à très faible allongement.


Elle a été demandée par les groupes de secours pour être très efficace lors d’une intervention. Lorsqu’il faut tirer quelqu’un pour le sortir d’un puit par exemple, plus la corde est statique donc sans allongement, plus leur effort est efficace. Avec la corde VLS on diminue ainsi l’effort fait par les groupes d’intervention.
C’est la seule corde avec ces caractéristiques qui bénéficie de la certification CE actuellement sur le marché européen.

La Reactive est une corde avec un filin rétroréfléchissant.

Cette corde réfléchit la lumière si on dirige un flux lumineux,par exemple une lampe frontale. Cette corde devient lumineuse dans le noir. Elle peut aider dans des circonstances de secours de nuit.

Dumont Sécurité :  Le site web de BEAL met en avant votre engagement environnemental. Pourriez-vous nous en parler ?
Michel Beal : Pour chaque corde vendue, nous plantons un arbre à Madagascar. Pourquoi à Madagascar ? Parce que nous avons une usine là-bas et que l’on estime que c’est un juste retour des choses d’aider ce pays pauvre à préserver sa nature, surtout qu’il a été dévasté par un déboisement très important il y a quelques années. C’était une des plus grandes réserves naturelles au monde mais maintenant de nombreuses zones sont complètement déboisées. On l’appelle l’île rouge car on voit la terre rouge partout.
On pense que cet engagement est important. Depuis les débuts il y a 3 ans nous avons planté 200 000 arbres.
On nous demande parfois pourquoi on plante des arbres là-bas et pas en Europe ? La réponse est simple : parce qu’on a un engagement vis-à-vis de Madagascar et surtout, quand on plante un arbre n’importe où dans le monde, le bénéfice écologique est le même.

 

Dumont Sécurité :  D’autres actions sont-elles mises en place par la société BEAL ?
Michel Beal : Oui, on participe à des nettoyages de sites d’escalade un peu partout dans le monde en collaboration notamment avec la fédération française de montagne et d’escalade. On estime que si le terrain de jeu des grimpeurs disparaît à cause d’un mauvais comportement environnemental, c’est notre raison de vivre qui va disparaitre. On estime qu’on a là aussi un devoir d’engagement.

 

 Crédit Photos BEAL David G. Richalet




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